Il y a des jours où je me sens presque étrangère à ce monde.
Pas par orgueil, ni par rejet.
Simplement parce que ma manière d’aimer ne correspond plus aux codes que la société impose.
Les gens parlent d’amour comme on parle d’un contrat : présence, disponibilité, exclusivité.
Et quand je leur explique que je vis un amour conscient, profond et solide, mais rare dans le quotidien, ils me regardent comme si j’avais dit une hérésie.
🌸 et moi, on ne se voit pas souvent.
Parfois deux mois passent sans qu’on se touche, sans qu’on se prenne dans les bras.
On se parle parfois dix minutes par jour, parfois moins.
Et non, je ne m’effondre pas.
Je ne compte pas les jours, je ne remplis pas le manque.
Je vis.
Je crée, je ris, je danse, je découvre, j’aime.
Je ne “survis” pas à l’absence : j’existe pleinement à travers elle.
Cet amour-là repose sur une autonomie émotionnelle réelle.
Ce n’est pas une fuite du lien, c’est une manière de lui donner de l’air pour respirer.
Ce que beaucoup appellent “amour” n’est souvent qu’un attachement conditionné :
une manière de calmer la peur de la solitude, de valider sa valeur à travers le regard de l’autre, de combler un vide qu’on n’a jamais osé regarder.
C’est un amour qui serre, qui réclame, qui veut posséder pour se rassurer.
Et quand l’autre s’éloigne, le monde s’écroule, pas parce qu’il n’y a plus d’amour, mais parce qu’il n’y a plus d’ancrage intérieur.
J’ai connu ça : la dépendance affective, l’attente du message, la peur du silence, la douleur de l’indifférence.
J’ai connu la fusion, le besoin de se fondre dans l’autre pour exister.
Et puis un jour, j’ai compris : tant que mon amour dépendra de la présence de l’autre, il ne sera jamais libre.
Le non-attachement n’est pas un détachement froid ou une indifférence.
C’est la capacité d’aimer sans vouloir retenir.
C’est accueillir la vie telle qu’elle est, sans chercher à la plier à son besoin.
C’est aimer en sachant que l’autre ne nous appartient pas, que sa liberté ne menace pas notre lien.
C’est une relation saine, fondée sur la confiance radicale : celle qui ne s’effondre pas quand les circonstances changent.
Avec 🌸, je vis cette forme d’amour.
Ce n’est pas une performance spirituelle : c’est un ancrage concret, vivant.
Je suis heureuse quand elle est bien, même si ce “bien” ne m’inclut pas.
Je ressens de la joie pour elle, pour sa lumière, pour sa réussite, même quand elle n’a pas le temps de m’écrire.
Je n’attends pas qu’elle soit disponible pour être en paix : ma paix ne dépend plus de sa disponibilité.
Et c’est peut-être ça, la forme la plus pure de l’amour : aimer sans se perdre, aimer sans posséder.
Beaucoup ne comprennent pas ce paradoxe :
« C’est l’amour de ta vie, mais tu la vois rarement ? »
Oui.
Et pourtant, c’est l’amour le plus stable que j’aie jamais connu.
Parce qu’il n’est pas né du manque, mais de la reconnaissance.
Parce qu’il n’a pas besoin d’être nourri de preuves, mais de vérité.
Parce que chaque retrouvaille n’est pas une réparation, mais une célébration.
Le non-attachement n’enlève rien à l’intensité. Il transforme simplement la peur en liberté intérieure.
Il ne dit pas « je n’ai pas besoin de toi », mais « je n’ai pas besoin de te retenir pour t’aimer ».
Il ouvre l’espace à la compersion : cette joie tranquille de voir l’autre s’épanouir, même loin de soi.
C’est un amour qui ne contracte pas, qui ne punit pas, qui ne s’éteint pas dans l’absence. C’est un amour qui respire.
Alors oui, peut-être que j’ai un siècle d’avance. Ou peut-être que j’ai juste cessé de croire qu’aimer, c’était souffrir.
Je ne veux plus d’un amour qui étouffe sous le poids de la peur. Je veux un amour conscient, qui s’élève, qui nourrit, qui laisse de la place à la vie.
Aimer consciemment, c’est accepter que l’amour ne soit pas un lien de possession,
mais un état de conscience.
C’est regarder l’autre et dire :
“Je ne veux rien de toi, sinon que tu sois pleinement toi.”
Et c’est suffisant.
Un article du Journal Lunaire
Studio Fleur de Lune
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