Le Shibari intrigue. Il fascine.
Et pourtant, peu de gens savent vraiment ce qu’ils voient.
On y projette du pouvoir, du contrôle, du sexe ou de la performance, alors qu’il peut être tout autre chose : une expérience de conscience, un langage du lien, une rencontre avec soi-même.
Pour moi, le Shibari n’a jamais été une porte vers la domination.
C’est une ouverture vers la présence, la confiance et le lâcher-prise.
Une manière de se reconnecter à son corps, à ses émotions, à ses limites aussi.
J’ai découvert le Shibari avec mon ex-femme.
Elle souhaitait explorer le BDSM, tenter cette discipline dont je n’avais jusque-là qu’une image extérieure, presque théorique.
Moi, je n’avais jamais été attirée par cet univers.
Ni par le BDSM, ni par le Shibari.
Ma sexualité ne s’est jamais exprimée dans ces sphères.
J’y suis entrée avec prudence et curiosité.
Et j’y ai découvert un milieu paradoxal : des personnes qui prônent la liberté, mais où les codes, les protocoles, les hiérarchies restent souvent très présents.
Un univers où chacun crée ses propres règles, tout en essayant malgré tout de coller à un schéma parfois étroit, rigide, presque ritualisé à l’excès.
Dès le départ, j’ai choisi ma position.
J’ai défendu le no-sex dans les cordes, et plus largement lors des moments BDSM.
Pas par morale, mais par cohérence.
Pour moi, le sexe est une expérience sacrée, à vivre en pleine possession de son état de conscience.
Or, ce n’est pas l’état dans lequel on se trouve lors d’une session Shibari ou BDSM.
Dans les cordes, le mental bascule ailleurs.
On quitte le contrôle, on entre dans le ressenti.
On navigue entre adrénaline, abandon et confiance absolue.
C’est un état de transe légère, parfois extatique, parfois cathartique, qui n’a rien à voir avec l’acte sexuel.
Confondre les deux, c’est prendre le risque de brouiller le sens du consentement, du vécu corporel, de la sécurité intérieure.
J’ai d’abord expérimenté le lien sur moi-même.
Sentir, comprendre, observer les réactions du corps, du souffle, des émotions.
Puis, j’ai appris à manier les cordes pour d’autres.
Très vite, j’ai franchi le cap des suspensions, non pas pour la prouesse, mais pour la précision du geste, la rigueur et la confiance que cela demande.
Le Shibari thérapeutique m’a appris la responsabilité.
Chaque nœud est une parole silencieuse.
Chaque tension raconte une émotion.
Et chaque respiration est un dialogue entre deux êtres.
C’est seulement récemment que j’ai exploré l’autosuspension.
Une expérience fascinante, où j’ai pu vivre les deux faces du lien :
celle du rigger, qui tisse et maintient, et celle de la bunny, qui s’abandonne et ressent.
J’y ai découvert le shoot hormonal dans toute sa complexité :
- l’adrénaline du contrôle,
- l’endorphine de la libération.
Une fusion rare entre puissance et vulnérabilité.
Une forme d’équilibre que je n’avais jamais connue auparavant.
Et cette conscience du ressenti m’a permis de perfectionner ma pratique, d’en comprendre les mécanismes physiques, émotionnels et énergétiques.
Aujourd’hui, je ne cherche plus à “faire du Shibari”.
Je tisse des espaces de transformation.
Je propose des séances de Shibari émotionnel, où les cordes ne sont pas des outils de contrainte, mais des prolongements du cœur et du souffle.
Je n’attache pas pour montrer.
J’attache pour révéler.
Pour que la personne puisse rencontrer une version d’elle-même qu’elle n’avait peut-être jamais vue.
Celle qui peut lâcher, ressentir, exister sans masque.
Certain·es aiment que j’y ajoute une séance photo, afin de garder une trace de cette expérience : un souvenir ancré dans la peau, dans le regard, dans la lumière.
Ce qu’ils et elles ne savent pas, c’est que si ces photos sont si belles, c’est parce qu’ils sont enfin eux-mêmes dans mes cordes.
Sans façade. Sans posture.
Juste vrais.
Pour moi, le Shibari éthique et conscient est un art de la lenteur.
Un art de la respiration.
Une méditation à deux.
Ce n’est ni un jeu de pouvoir, ni un spectacle, ni un fantasme à assouvir.
C’est une expérience d’ancrage, d’introspection et de beauté vécue.
Une rencontre où le corps parle à la place des mots.
Où la confiance devient palpable.
Où la douceur a plus de puissance que la force.
Le Shibari thérapeutique, tel que je le pratique, n’est pas réservé à un milieu.
Il s’adresse à celles et ceux qui cherchent à se reconnecter à eux-mêmes, à leur ressenti, à leur vérité.
Le Shibari, dans mon approche, est un langage de l’âme.
Une façon de retrouver son axe, de se redécouvrir dans le lien à l’autre.
Ce n’est pas un monde de domination.
C’est un espace de confiance, de beauté et de conscience.
Un article du Journal Lunaire
Studio Fleur de Lune
Si tu ressens l’appel du lien, du lâcher-prise et de la présence à toi-même, je propose des séances Shibari émotionnelles au Studio Fleur de Lune.
Chaque séance est une rencontre, avec ton corps, ton souffle, et ta vérité du moment. Ce n’est ni une performance, ni un cours, ni une scène. C’est un espace sacré où tout est juste. Où tu peux te déposer, respirer, te sentir en sécurité.