Samhain signification • Fête païenne • Sabbat de la mort et de la renaissance
Il y a des nuits où le temps s’efface.
Où la frontière entre les mondes devient poreuse, presque respirante.
Samhain est l’une de ces nuits.
Celle où la lumière s’incline devant l’obscurité, où la mort se fait passage, et où chaque âme est invitée à regarder sa propre transformation.
Plus qu’une fête païenne, Samhain (prononcé sa-ouine) est un seuil.
Un moment suspendu entre fin et commencement.
Entre la dernière récolte et le premier givre.
Entre ce qu’on laisse mourir et ce qu’on ose renaître.
C’est le Nouvel An des sorcières, la nuit où le voile se soulève entre les vivants et les ancêtres, entre la conscience et l’invisible.
C’est aussi, symboliquement, la traversée la plus intime de l’année : celle où l’on plonge dans ses ombres pour retrouver la clarté intérieure.
Samhain clôture le cycle de la roue païenne et ouvre celui de la gestation hivernale.
C’est un sabbat majeur, associé aux déesses de la transition : Hécate, Perséphone, Hel, gardiennes du passage et des mondes souterrains.
Elles incarnent la sagesse de l’obscurité : celle qui ne détruit pas, mais prépare.
Elles rappellent que mourir symboliquement, c’est faire place au renouveau.
Dans les traditions celtes, Samhain marquait la fin des travaux agricoles, le moment de remercier la terre et d’honorer les morts.
On éteignait les feux dans les foyers pour ne rallumer qu’une flamme commune, symbole d’unité et de recommencement.
Aujourd’hui encore, cette flamme est celle qu’on rallume en soi : celle du courage d’affronter ses vérités.
Samhain n’est pas une célébration de la mort, c’est une célébration de la vérité.
La vérité de ce qu’on ne veut plus porter.
La vérité de ce qu’on doit laisser partir pour pouvoir grandir.
Cette nuit-là, tout ce qui a été refoulé refait surface.
Les émotions que tu évites.
Les regrets que tu masques.
Les liens que tu n’oses pas rompre.
Tout remonte pour être vu, pas pour te hanter, mais pour être libéré.
C’est le moment idéal pour faire le bilan de ton année énergétique :
– Qu’as-tu accompli ?
– Qu’as-tu appris ?
– Qu’est-ce que tu refuses encore de lâcher ?
Samhain t’invite à te dépouiller de l’ancien toi, à déposer symboliquement tes fardeaux sur l’autel du renouveau.
Samhain est le miroir du cycle de la vie.
Elle t’enseigne que tout meurt pour mieux renaître.
Que chaque relation, chaque projet, chaque émotion suit la même loi que la nature : croissance, maturité, déclin, renaissance.
C’est le moment d’accepter la fin sans la craindre, d’oser traverser l’obscurité intérieure sans chercher à la fuir.
Dans ce silence, l’intuition reprend sa place.
Le monde invisible murmure.
Et ton âme se souvient.
Ferme les yeux.
Visualise une porte ancienne, légèrement entrouverte.
Derrière, une lumière douce t’appelle.
À chaque inspiration, tu laisses venir à toi un souvenir, une émotion, une peur.
À chaque expiration, tu la déposes symboliquement derrière cette porte.
Puis, dans un souffle, tu prononces :
“Je traverse le seuil. Je libère ce qui doit mourir. Je renais à ce que je deviens.”
C’est là que commence ta renaissance.
Pour incarner Samhain dans ton quotidien :
– Allume une bougie noire ou violette à la tombée du jour.
– Prépare un autel minimaliste avec une photo d’ancêtre, une pierre sombre (onyx, tourmaline noire, obsidienne) et une pomme rouge.
– Note sur un papier ce que tu veux laisser derrière toi, puis brûle-le dans un bol résistant au feu.
– Observe les cendres : c’est la trace de ce qui ne te définit plus.
Ce geste, simple mais profond, agit comme un nettoyage énergétique : il clôt un cycle et prépare ton être à accueillir la lumière du prochain.
Samhain t’invite à ralentir, à écouter, à plonger dans le silence fertile de ton âme.
Elle te murmure que la lumière ne revient jamais sans une nuit complète.
Et que cette nuit-là, c’est maintenant.
Un article du Journal Lunaire
Studio Fleur de Lune